Évolutions en pourcentages
En ce début d'année, de fréquentes questions reviennent sur les pourcentages associés à des évolutions. Voici une note de cours pour fixer les idées. Je rappelle que la connaissance de leçons est indispensable pour faire les exercices sereinement.
1. Multiplicateur associé à une évolution
On donne ici les deux résultats principaux à connaître sur les hausses/baisses en pourcentage.
Dans ce qui suit, on considère que la lettre désigne un taux de pourcentage positif.
Propriété 1
Une hausse de % sur une grandeur est traduite en multipliant par .
Exemples :
-
le prix d'un objet augmente de % si et seulement si ce prix est multiplié par , c'est-à-dire par ;
-
un prix est multiplié par si et seulement s'il augmente de % ; en effet, on a .
Démonstration
Nommons la valeur initiale de la grandeur .
On l'augmente de % : la valeur de la hausse est donc
La valeur finale de la grandeur est donc égale à :
D'où, en factorisant par , l'expression :
Propriété 2
Une baisse de % sur une grandeur est traduite en multipliant par .
Exemples :
-
diminuer un prix de % revient à le multiplier par ;
-
multiplier un prix par revient à le diminuer de %, puisque
Un point de méthode
- Retrouver une valeur initiale après évolution.
Supposons qu'un prix ait été augmenté de %, pour être fixé à €. Quel était la valeur initiale de ce prix ?
Avec le multiplicateur , on pose tout simplement l'équation € grâce à laquelle on trouve €.
2. Evolutions successives
On donne quelques conséquences des propriétés et .
Propriété 3
Une hausse de % et une baisse de % sont commutatives : on peut les effectuer dans n'importe quel ordre.
En effet, en appliquant d'abord la hausse de %, on multiplie la valeur initiale par ; ensuite, en appliquant la baisse de % à la valeur intermédiaire de , on multiplie par pour obtenir la valeur finale de .
En définitive, on a
Ceci montre la propriété 3, puisque l'on a :
.
Conséquence :
Diminuer de % puis augmenter de % revient au même qu'augmenter de % puis baisser de %.
D'ailleurs, cela revient à multiplier par : c'est une hausse de %.
Ceci illustre le fait que les évolutions en pourcentage n'ont pas de propriété vis-à-vis de l'addition : on se gardera d'ajouter des taux d'évolution !
Propriété 4
Une hausse et une baisse du même taux ne se compensent pas : elles se résument toujours à une baisse.
En effet, on a :
.
Exemple :
Une baisse de % suivie d'une hausse de % reviennent à une baisse de %.
En effet, on a .
3. Quelques compléments qualitatifs
En conséquence de la traduction par multiplicateur des hausses ou baisses exprimées en pourcentages, on peut énoncer les faits suivants (qui surprennent parfois le néophyte) :
une hausse de % n'est jamais compensée par une baisse de % et de même, une baisse de % n'est jamais compensée par une hausse de % (simple reformulation de la propriété 4) ;
pour des hausses et des baisses successives exprimées en pourcentages, on n'ajoute (surtout) pas les taux : il faut multiplier les multiplicateurs (conséquence de la propriété 3) ;
si une même hausse de % est appliquée plusieurs fois, par exemple fois, alors le multiplicateur global est égal à:
Et si le taux % est petit, alors, une approximation du multiplicateur est donnée par , c'est-à-dire que la hausse globale est approximativement de %.
En effet, on a , où est un polynôme en ; alors, avec "petit" (ce qui signifie proche de ), la quantité est négligeable devant les premiers termes et .
Application du dernier point ci-dessus.
On place une somme à un faible taux annuel, comme % ; au bout de combien de temps le capital aura t-il doublé ?
On augmente le capital de % la première année ; ce nouveau capital est à son tour augmenté de % la seconde année, etc.
Voici : le capital après années, sera 1,005n fois le capital initial. Il s'agit donc de résoudre l'inéquation . Ceci peut se faire par tatônnement, ou en recourant aux logarithmes.
Mais pour un calcul rapide, on utilise l'approximation estimant que le capital est à-peu-près fois la somme initiale. Il s'agit ici de résoudre l'inéquation , c'est-à-dire . Il suffit donc que dépasse .
Bien entendu, ce résultat est très approximatif, puisque la résolution "exacte" conduit à , mais l'ordre de grandeur est correct, non ?
4. Taux moyen
Lorsqu'une quantité subit plusieurs évolutions successives quelconques en exprimées en pourcentage pour atteindre une valeur finale , on peut chercher quelle serait le taux constant qu'il faudrait appliquer autant de fois à la quantité initiale pour obtenir le même effet.
Plus précisément, si l'on a :
par une hausse de %
par une baisse de %
...
par une hausse de %
alors on sait que :
On cherche le taux constant %, tel que :
C'est précisément ce taux % qui est appelé taux moyen d'évolution entre et : bien entendu, ce n'est certainement pas la moyenne des taux, piège classique à éviter !
Exemple
Voici un exemple pour fixer les idées :
Un capital € initial, est placé pendant quatre ans, la première année à %, la seconde année à %, la 3e année à % et la quatrième et dernière année à % (taux imaginaires).
Quel est le taux moyen de ce placement ?
Au bout des quatre années, le capital est égal à:
€ au centime près.
Avec le taux moyen %, on a aussi : .
Il s'agit donc de déterminer tel que :
Alors, avec la racine-quatrième, on a :
.
d'où
soit
Vérification :
On a bien .
Conclusion :
Une hausse constante de % par an pendant quatre ans conduit à la même évolution que des hausses successives de %, puis % puis % et enfin % par an.
Remarque (un autre calcul de ce taux moyen) :
La valeur du capital initial est sans importance, le taux moyen ne dépend que des taux "intermédiaires".
On a en fait cette égalité, qui ne porte que sur les multiplicateurs
donc on a :
ce qui est "sensiblement" le même résultat.
Par Zauctore
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