Lois de probabilités usuelles en Term ES

I. Lois discrètes

1. Loi de Bernoulli

Définition :
Une épreuve de Bernouilli est un expérience aléatoire qui a uniquement deux issues appelées Succès ou Echec.

Exemple :

  1. On note SS l'évènement "avoir une bonne note". S\overline{S} est donc l'évènement avoir une mauvaise note.
    Le succès a une probabilité notée pp et l'échec a donc une probabilité de 1p1-p.
  2. On lance une pièce de monnaie. Si on considère que succès est "tomber sur Pile", il s'agit ici d'une épreuve de Bernoulli où la probabilité de "tomber sur pile" est pp
    (12\dfrac{1}{2} si la pièce est équilibrée)

On appelle cette expérience un épreuve de Bernoulli de paramètre pp.

2. Loi binomiale

Définition :
On répète NN fois une épreuve de Bernoulli de paramètre pp. Les épreuves sont indépendantes les unes des autres. On définit une variable aléatoire XX qui compte le nombre de succès.
XX suit alors une loi binomiale de paramètre NN et pp.

On note :

XB(N,p)X\hookrightarrow \mathcal B (N,p)

Définition :
Le coefficient binomial kk parmi nn, noté (nk)\dbinom{n}{k}, permet de déterminer les possibilités d'avoir kk succès parmi nn épreuves.

On peut calculer les coefficients binomiaux grâce à la formule suivante :

(nk)=n!k!(nk)!\binom{n}{k}=\dfrac{n!}{k!(n-k)!}

Propriété :

  1. Soit XX une variable aléatoire suivant une loi binomiale de paramètre nn et pp. Sa loi de probabilité est donnée par la formule suivante :

P(X=k)=(nk)×pk×(1p)nkP(X=k)=\binom{n}{k}\times p^k\times (1-p)^{n-k}

  1. L'espérence mathématique est donnée par :

E(X)=n×pE(X)=n\times p

3. Exercice d'application

On lance un dé cubique (66 faces) et équilibré et on note le chiffre apparu.
Combien faut-il de lancers pour obtenir au moins un 66 avec une probabiltié de 0,990{,}99 ?

Soit XX la variable aléatoire comptant le nombre de succès.
On considère qu'un succès est "obtenir 66"
XX suit alors une loi binomiale de paramètres nn et p=16p=\dfrac{1}{6}.

P(X1)=1P(X=0)=1(n0)×(16)0×(116)n=11×1×(56)n=1(56)n\begin{array}{ccc} P(X\geq 1) &=& 1-P(X=0)\\ &=& 1-\dbinom{n}{0}\times \left( \dfrac{1}{6}\right) ^0\times \left( 1-\dfrac{1}{6}\right) ^n\\ &=& 1-1\times 1\times \left(\dfrac{5}{6}\right)^n\\ &=&1-\left(\dfrac{5}{6}\right)^n\\ \end{array}

Ainsi, pour répondre à la question, on doit résoudre l'inéquation P(X1)>0,99P(X\geq 1)>0{,}99

P(X1)>0,991(56)n>0,99(56)n>0,991(56)n<0,01ln(56)n<ln(0,01)n×ln(56)<ln(0,01)n>ln(0,01)0,18\begin{array}{ccc} P(X\geq 1) &>& 0{,}99\\ 1-\left(\dfrac{5}{6}\right)^n &>& 0{,}99\\ -\left(\dfrac{5}{6}\right)^n &>& 0{,}99-1\\ \left(\dfrac{5}{6}\right)^n &<& 0{,}01\\ \ln\left(\dfrac{5}{6}\right)^n &<& \ln (0{,}01)\\ n\times\ln\left(\dfrac{5}{6}\right) &<& \ln (0{,}01)\\ n &>& \dfrac{\ln (0{,}01)}{-0{,}18} \end{array}

En calculant à la calculatrice, on trouve environ 25,2625{,}26, soit 2626.

Il faut alors 2626 lancers du dé pour être sûr à 99%99\% d'obtenir au moins un 66.

II. Lois à densité

1. Généralités — Exercice d'approche

Il existe des variables aléatoires pouvant prendre théoriquement des valeurs dans un intervalle, on les appelle variables aléatoires continues.

Exemple :
Soit XX la variable aléatoire qui à un téléphone associe sa durée de vie en heures.
Considérons alors : X[0 ; 25 000]X\in\lbrack 0\ ;\ 25\ 000\rbrack, autrement dit, XX peut prendre toutes les valeurs entre 00 et 25 00025\ 000.
On déterminera alors les probabilités de la forme P(X10 000)P(X\le 10\ 000) ou P(0X15 000)P(0\le X\le 15\ 000). A l'aide d'une fonction donnée, ces probabilités seront égales à des aires.

Définition :
On appelle fonction de densité ou densité sur [a ; b]\lbrack a\ ;\ b\rbrack toute fonction définie et positive sur [a ; b]\lbrack a\ ;\ b\rbrack telle que

abf(x) dx=1\int_a^b f(x)\ dx=1

Propriété :
Soit XX une variable aléatoire à valeurs dans [a ; b]\lbrack a\ ;\ b\rbrack et une densité sur [a ; b]\lbrack a\ ;\ b\rbrack.
On dit que XX suit une loi de densité ff si pour tous réels cc et dd appartenant à [a ; b]\lbrack a\ ;\ b\rbrack, on a:

P(aXb)=1P(cXd)=cdf(x) dxP(X=c)=0P(cXb)=1P(aXc)=1acf(x) dx\begin{array}{ccc} P(a\le X\le b)&=&1\\ P(c\le X\le d)&=&\int_c^d f(x)\ dx\\ P(X=c)&=&0\\ P(c\le X\le b)&=&1-P(a\le X\le c)\\ &=&1-\int_a^c f(x)\ dx\\ \end{array}

2. Espérence

Propriété :
Soit XX une variable aléatoire continue sur [a ; b]\lbrack a\ ;\ b\rbrack et ff sa fonction de densité sur [a ; b]\lbrack a\ ;\ b\rbrack.
L'espérence mathématique de XX, notée E(X)E(X), est le réel défini par

E(X)=abxf(x) dxE(X)=\int_a^b xf(x)\ dx

3. Loi uniforme

Définition :
Une variable aléatoire XX suit une loi uniforme sur [a ; b]\lbrack a\ ;\ b\rbrack si elle admet comme densité la fonction ff définie sur [a ; b]\lbrack a\ ;\ b\rbrack par

f(x)=1baf(x)=\frac{1}{b-a}

loi-uniforme

Propriété :
Soit XX une variable aléatoire suivant une loi uniforme sur [a ; b]\lbrack a\ ;\ b\rbrack et ff sa densité.
A tout intervalle [c ; d][a ; b]\lbrack c\ ;\ d\rbrack\subset\lbrack a\ ;\ b\rbrack :

P(cXd)=dcbaP(c\le X\le d)=\dfrac{d-c}{b-a}

Preuve :

P(cXd)=cdf(x) dx=cd1ba dx=[1ba]cd=dcbaP(c\le X\le d)=\int_c^d f(x)\ dx=\int_c^d\dfrac{1}{b-a}\ dx=\left[\dfrac{1}{b-a}\right]_c^d = \dfrac{d-c}{b-a}

Propriété :

E(X)=a+b2E(X)=\dfrac{a+b}{2}

Preuve :

E(X)=abxf(x) dx=abxba dx=1baabx dx=1ba[x22]ab=1ba(b22a22)=1ba(ba)(b+a)2=a+b2\begin{array}{ccc} E(X)&=&\int_a^b xf(x)\ dx\\ &=&\int_a^b \dfrac{x}{b-a}\ dx\\ &=&\dfrac{1}{b-a}\int_a^b x\ dx\\ &=&\dfrac{1}{b-a}\left[\dfrac{x^2}{2}\right]_a^b\\ &=&\dfrac{1}{b-a}\left(\dfrac{b^2}{2}-\dfrac{a^2}{2}\right)\\ &=&\dfrac{1}{b-a}\dfrac{(b-a)(b+a)}{2}\\ &=&\dfrac{a+b}{2}\\ \end{array}

4. Loi normale

a. La loi normale centrée réduite

Définition :
Une variable aléatoire XX de densité ff sur R\mathbb R suit une loi normale centrée réduite si

f(x)=12π ex22f(x)=\dfrac{1}{\sqrt{2\pi}}\ e^{\frac{-x^2}{2}}

On note cette loi : N(0,1)\mathcal N(0,1)
loi-normale-centree-reduite

Soit Cf\mathcal C_f sa représentation graphique.
On remarque que Cf\mathcal C_f est symétrique par rapport à l'axe des ordonnées.

Remarque :

  • L'espérence mathématique d'une loi normale centrée réduite est 00 et l'écart type est 11.
  • D'après la définition d'une densité, on a :

P(Xa)=af(x) dxP(X\le a)=\int_{-\infty}^a f(x)\ dx

La densité de la loi normale étant trop complexe à calculer, on utilisera la propriété suivante :

Propriété :
Soit XX une variable aléatoire suivant une loi normale centrée réduite.

P(X<0)=P(X0)=12P(Xa)=1P(X>a)P(Xa)=0,5P(0Xa)=P(Xa)P(aXa)=12P(Xa)\begin{array}{ccc} P(X<0)&=&P(X\ge 0)&=&\dfrac{1}{2}\\ P(X\ge a)&=&1-P(X>a)\\ P(X\ge a)&=&0{,}5-P(0\le X\le a)&=&P(X\le -a)\\ P(-a\le X\le a)&=&1-2P(X\le a)\\ \end{array}

Remarque :

  • Les probabilités pour les lois normales seront calculées à l'aide de la calculatrice.
  • Il peut être intéressant de retenir certaines valeurs usuelles.

b. Loi normale

Définition :
Soit μ\mu un nombre réel et σ\sigma un nombre réel strictement positif.
La variable aléatoire XX suit une loi normale, notée (μ ;σ2)\mathcal (\mu\ ;\sigma^2) si la variable aléatoire YY définie par Y=Xμσ2Y=\dfrac{X-\mu}{\sigma^2} suit une loi normale centrée réduite N(0 ;1)\mathcal N(0\ ;1)

Propriété :
Soit XX une variable aléatoire suivant une loi normale N(μ ;σ2)\mathcal N(\mu\ ;\sigma^2). Alors l'espérence mathématique de XX est égale à μ\mu et la variance de XX est égale à σ2\sigma^2.

On rappelle que la variance permet de mesurer la dispersion des valeurs autour de l'espérence.


On donne dans le graphique ci-dessus la représentation graphique pour une loi normale centrée réduite en vert, et en rouge, une loi normale quelconque où l'on peut changer les différentes valeurs de μ\mu et σ\sigma en faisant varier les curseurs.

On peut alors remarquer que plus la variance est élevée, plus les courbres sont "applaties".
Lorsque la variance est petite, l'aire sous la courbe est ressérée autour de l'espérence.

Propriété :
Soit XX une variable aléatoire suivant une loi normale N(μ ;σ2)\mathcal N(\mu\ ;\sigma^2).
On a les résultats suivants :

  • P(μσXμ+σ)0,68P(\mu -\sigma\le X\le\mu +\sigma)\approx 0{,}68

  • P(μ2σXμ+2σ)0,95P(\mu -2\sigma\le X\le\mu +2\sigma)\approx 0{,}95

  • P(μ3σXμ+3σ)0,99P(\mu -3\sigma\le X\le\mu +3\sigma)\approx 0{,}99

A l'aide de la calculatrice, on peut aussi déterminer un réel aa tel que P(Xa)=0,9P(X\le a)=0{,}9.

Remarque :


L'expression P(Xa)=0,9P(X\le a)=0{,}9 revient à calculer l'aire de la partie hachurée. Cela revient donc au calcul d'une intégrale, qui peut s'avérer complexe.


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